Version 2022-2023

La « vision cosmique » de Maria Montessori est une manière de comprendre et de penser le monde. Selon cette vision, tout est lié et incorporé : les êtres vivants autant que le monde dit “inanimé” ; toutes les choses présentes sur la planète, grandes ou petites, vivantes ou non ont un rôle à jouer. Les « agents cosmiques » sont les acteurs de la pièce jouée, ce sont à la fois les agents non organiques, comme le soleil, la terre, l’eau et l’air, et aussi les agents organiques : les plantes et les animaux. Les êtres humains sont attachés entre eux à travers les âges et liés aux autres agents cosmiques.

Cette vision imprègne tout le travail de Montessori, traverse les 4 plans de développement de l’enfant et appartient à l’ensemble du mouvement Montessori.

« …C’est la clé, qui nous donne à tous, une direction collective et un but commun dans notre travail. »

Camillo Grazzini, “Maria Montessori’s Cosmic Vision, Cosmic Plan and Cosmic Education” AMI Communications 2007, no. 1

Le « Plan Cosmique » c’est la tendance à aspirer à l’équilibre de notre univers en opérant des modifications et en évoluant. Toute chose, animée ou inanimée est subordonnée à ce plan et selon ses propres lois de développement, tente de se rapprocher du modèle de perfection qui s’applique à elle-même.

Il y a une sagesse, ou une série de principes universels, qui émergent lorsque l’on regarde la nature dans son intégralité. Ces principes incluent :

  • la loi et l’ordre,
  • la diversité,
  • l’harmonie et l’équilibre,
  • l’interdépendance et la coopération,
  • un travail inlassable,
  • des réponses actives aux défis proposés,
  • l’adaptation.

Maria Montessori considérait les êtres humains comme la nouvelle énergie à l’œuvre dans la création, une différente sorte d’agent, qui agit en conscience, crée et transforme l’environnement pour s’y adapter.

Dans le Plan Cosmique chaque agent a sa tâche cosmique. L’humanité, toute jeune à l’échelle des époques géologiques et cependant très active, modifiant et perfectionnant son environnement n’en est qu’au tout début de sa tâche cosmique, mais quelle est-elle ?

L’enfant est l’agent cosmique à prendre en compte en concevant l’éducation comme une « aide à la vie ». En fournissant aux enfants l’environnement et les conditions, dès la petite enfance, nécessaires à cultiver leur potentiel, leurs intelligences, leur humilité et la finesse de leur sensibilité, en cette éducation réside l’espoir de concevoir notre tâche cosmique humaine commune.

Autour de 6 ans, c’est à ce plan cosmique que l’intérêt de l’enfant s’élargit : à l’immensité du monde et à ses constituants vivants et non-vivants. Sa capacité d’imagination est désormais suffisamment développée pour qu’il se crée des images au-delà de sa réalité immédiate et se projeter dans cette immensité. La curiosité de l’enfant pour les savoirs se nourrit de cette capacité de construction.

Il devient alors l’explorateur de son rôle d’humain dans son environnement plus vaste et veut découvrir ce que ses prédécesseurs ont compris du monde, sur :

  • l’Univers et la formation de la Terre,
  • l’arrivée de la vie sur notre planète : les plantes puis les animaux,
  • l’homme, son évolution, son organisation,
  • le développement des savoirs humains : le langage, les mathématiques, la géométrie, l’art.

Ces thèmes sont abordés en classe sous forme de ce que nous appelons les GRANDS RECITS qui sont racontés et illustrés afin de stimuler l’imagination et susciter des travaux de recherches individuels ou en petits groupes.

Chaque grand récit ouvre l’un des grands volets de la connaissance humaine. Le premier sur la création de l’Univers ouvre aux sciences physiques et à la géographie. Le second sur l’arrivée de la vie sur Terre est une introduction à la botanique et la zoologie, le troisième raconte l’arrivée des êtres humains et introduit notre connaissance de l’histoire des hommes. Puis viennent des récits spécifiques sur le développement du langage, des mathématiques et de la géométrie.